Samedi 25 mai – Championnat de France d’aviron de mer à Dunkerque

Samedi 25 mai – Championnat de France d’aviron de mer à Dunkerque

Cliquer sur l’image ci-dessus pour visionner une chouette vidéo récap du week-end by Marguerite
Cliquer sur la photo pour accéder à l’album photos

Toute notre année fut consacrée à préparer la course ultime de l’année, le graal : les Championnats de France d’aviron de mer à Dunkerque. Cette année, par manque d’équipage inscrits, nous sommes parachutées directement en finale A. Nous n’aurons donc qu’une course à mener au lieu de 2. Frustration mais aussi soulagement pour nous : moins de risque de déclarer forfait pour cause d’ampoules aux mains ! 

Départ mercredi matin pour Chloé, Madhya, Delphine et Maïwenn : 7h de route prévue en théorie avec la remorque et deux bateaux de mer. La préparation mentale commence dès le voyage : test de notre réactivité aux imprévus avec une belle crevaison de la roue de la remorque, remplacée tant bien que mal par une roue plus petite dans un garage proche de la sortie d’autoroute, et évaluation de notre pugnacité pour dénicher la bonne roue, à la référence aussi rare que Maïwenn sans Apache. Chloé en bonne cheffe de nage a pris les choses en main, passant appel sur appel afin de trouver cette roue manquante qui sera ….à Calais ! Maïwenn, notre pilote sur la terre comme sur l’eau, finit par mener tout le monde à bon port : le camping de la Licorne. Une bonne nuit s’ensuit pour les vannetaises épuisées de leur périple. 

Le lendemain, je (Marguerite) arrive à la gare de Dunkerque directement en tenue pour que l’on file ensemble à l’entraînement. On continue notre préparation de course avec une séance de renforcement musculaire pour amener la yole sur sa mise à l’eau jusqu’à la mer, je ne sais pas si vous connaissez la plage Dunkerquoise de Malo-les-bains ? Par marée basse elle est très très très longue et l’eau est très très très loin. Et une yole sur mise à l’eau ça s’enfonce à merveille dans le sable… bref c’est galère ! Une fois sur l’eau, une légère inquiétude s’installe face au vent et aux vagues, heureusement le vent doit légèrement tomber d’ici à samedi pour la finale. 

Les préparatifs continuent lorsque nous rentrons sur terre : travail de notre rapidité et coopération  d’équipe pour réussir à faire les courses en moins de 30 minutes, réflexion sur notre stratégie de course en passant la soirée sur un jeu de société, analyse technique en regardant les courses mixtes sur le grand écran du village sportif, peaufinage de notre sens de la glisse sur les toboggans incroyables du camping pour certaines et test de notre créativité pour rendre nos tenues réglementaires (doit on préciser qu’un legging fut découpé aux ciseaux dans l’histoire). 

Alors, c’est sûr qu’à côté des clubs qui ont un barnum à leur couleurs sur la plage, une dizaine d’équipages différents et plusieurs bungalows au camping on est plutôt discrètes mais Vannes est bien présent et on a la ferme intention de faire tout ce que l’on peut pendant cette course. Parce que comme énoncé pendant une partie endiablée de Skyjo (on vous conseille ce jeu) par une certaine numéro 3 : « Ça me dérange pas de perdre mais bon, quand même, j’adore gagner »

Bon ce n’est pas un scoop, on n’a pas gagné, loin de là ! N’empêche que samedi à 8h30 on sent le stress monter en chacune, malgré les blagues qui fusent pour détendre l’atmosphère… la concentration s’installe. La bonne nouvelle de la matinée c’est le quad qui nous permet de descendre notre belle yole de 140kg près de l’eau. Ensuite c’est la routine pré-course habituelle : stress, pause pipi, stress, échauffement, rameur, stress, mise des chaussons, stress, regroupement et cri de guerre, stress, mise à l’eau, stress, échauffement sur l’eau. On jauge les autres équipes qu’on ne connaît que de réputation : Marseille, Chambéry, Thonon, Monaco, Seine sur Mer, … y en a trop ! On est soulagées d’apercevoir nos adversaires habituelles du championnat grand ouest : Plougonvelin, nos rivales de toujours en seniors, Cherbourg, Brest, Rennes, Saint Malo. 8 minutes du départ : ça semble loin et ça passe si vite, nous voici soudainement sur la ligne, au 3/4, couleurs dans l’eau et prêtes à partir. 26 bateaux au départ, drôlement impressionnant ! Nous prenons un beau départ (yeah Maïwenn) et notre premier bord de 1500m n’est pas mauvais, avec un virement de bord un poil mouvementé : il est possible que la Teignouse ait donné un petit coup de fesse à la Ciotat. C’est d’ailleurs le moment où le drone choisit de nous filmer, toutes un peu désorganisées mais au moins on est passées à la télé ! Grâce au virement on réussit à dépasser la Ciotat et à se hisser à la hauteur de Plougonvelin. Nous voici en sandwich entre les Finistériennes et Saint Malo qui remonte le peloton après un carambolage au départ, les pelles tapent, mais on garde notre calme, on reste la tête dans le bateau. Malgré tout, on a du mal à conserver notre allure sur ce deuxième bord et on voit les malouines nous dépasser ainsi que Plougonvelin nous distancer. À partir du troisième bord, il semble que la course soit faite, notre objectif sera de conserver notre avance sur La Ciotat et de grappiller des secondes au chrono. C’est dur, le vent s’est levé et nous avons dû mal à garder un beau geste technique avec des pelles bien dans l’eau, cela nous perturbe et on sent que l’on pousse moins sur les jambes. Après des derniers bords plus courts et un sprint finale on entend enfin le signal de la délivrance sonner. On l’a fait ! On a fait les France ! 

Soyons franches : nous sommes collectivement un peu déçues de notre course, 12e/15 en seniors et 20e/26 au total nous avions l’habitude de progresser régate après régate et là nous nous sommes senties un peu dépassées par le rythme et l’intensité du départ, par le bouillon de l’eau et peut-être par l’enjeu Championnats de France. Cependant rapidement après la course, on ressent de la fierté et de la joie. De notre année et de ce week-end d’équipe. On voit les progressions faites notamment grâce aux entraînements de Maïwenn le jeudi. On voit aussi notre cohésion d’équipe qui paye une fois sur l’eau. 

Merci à l’équipe pour ces chouettes moments des jeudis, des régates et de ce week-end. À Maïwenn, grande habituée des championnats de France, d’Europe et du Monde (deux fois vice-championne du monde quand même), de nous guider dans ce monde de l’aviron de mer qui est nouveau pour nous (et pour être allée chercher la remorque à 6h du mat’ dimanche pour qu’on parte vite) et bien sûr à Delphine de nous avoir entraînées dans cette aventure à compter de la régate des Souris d’avril 2023 ! Merci à Patrick d’être venu nous voir concourir jusque dans le Nord, à Yannick pour ses mails et mots de soutien après chaque régate et à tout le club pour les petits messages et les encouragements ! Un clin d’œil à l’équipage double mecs de Menton qui nous ont bien aidées avec la Teignouse et qui ont fait le baptême en compétition de Glazig qu’on leur a prêté pour l’occasion. Et puis bien sûr merci à Dunkerque pour son accueil et son fameux soleil du Nord (manquait que les galettes saucisses d’après Maïwenn). À l’heure où je vous écris nous sommes sur la route retour : Delphine conduit, Maïwenn dort, Chloé dort, Madhya dort, la Teignouse dort et je m’en vais faire de même !